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qui pourra. J’aurais tant de plaisir à en avoir un dans ma volière.

PHILIPPE.

Oui, votre volière ! vous vous en occupez joliment. V’là vos oiseaux qui meurent de faim.

FERNAND.

C’est vrai ; je ne leur ai rien donné d’aujourd’hui.

PHILIPPE.

Et vous ne pensez pas non plus que voilà le moment le plus chaud de la journée, et que ces pauvres petites bêtes vont rôtir au soleil.

(Il baisse un store qui couvre la volière du côté du public.)
FERNAND.

Eh ! mon Dieu ! je ne sais plus ce que je fais, moi, qui les aimais tant… c’est égal ; je vais leur donner à manger. (Regardant toujours du côté où il a vu Isaure.) Allons, on ne voit plus rien.

PHILIPPE.
Air : Que ne suis-je la fougère ?
Quelle paresse est la vôtre ?
FERNAND.

Je vais suivre ton avis ;
Mais depuis que j’ai vu l’autre,
Ceux-là sont bien moins jolis ;
Ma folie est sans remède,
Car je donnerais, hélas !
Mille oiseaux que je possède,
Pour un seul que je n’ai pas.


(Il s’éloigne.)