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ISAURE, s’avançant.

Voilà, sans doute, le maître de cet ermitage. Par Notre-Dame de Bon-Secours, n’est-ce pas ici l’ermitage de Saint-Ambroise ?

PHILIPPE.

Oui, mais allez-vous-en.

ISAURE.

Oh ! qu’il est méchant ! Comment, vous auriez le cœur de nous renvoyer, nous qui tombons de lassitude et de chaleur ?

PHILIPPE.

Si je vous écoutais, j’aurais encore plus chaud que vous. Je n’ose la regarder !

ISAURE.

Monsieur le solitaire, nous avons besoin de tout, et surtout de bons conseils.

PHILIPPE.

Ah ! mon Dieu ! quelle situation. (Il se bouche les oreilles et ferme les yeux.) Pour des conseils, je n’en ai qu’un à vous donner, c’est de vous en aller. Quant au reste, je voudrais bien pouvoir… Mais vous me perdez, je grille, je suis sur les charbons.

ISAURE.

Allons, je vous en prie…

PHILIPPE.

Eh bien ! oui, oui, je vais vous donner tout ce qu’il vous faut ; mais allez-vous-en… (À part.) Je tremble qu’il ne revienne. Tenez, allez m’attendre sous les oliviers que vous voyez d’ici. Je vais vous porter des raisins, des figues, de quoi vous rafraîchir, ma