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BERNARDET.

Laissez donc, entre beaux-frères… Quand je dis beaux-frères, c’est moi qui suis dans mon tort, parce qu’avant tout, les formalités d’usage. Dans la magistrature, nous sommes à cheval sur le cérémonial et l’étiquette.

(Il met ses gants.)
THÉOBALD.

Que faites-vous ?

BERNARDET.

Mon devoir… (Gravement.) Monsieur, mon nom est Bernardet. Ma famille s’est long-temps distinguée dans la robe. J’ai un peu de figure, de la fortune, de l’éloquence, une réputation qui s’augmente à chaque cour d’assises. Pour l’esprit, je n’en parle pas, parce qu’à présent tout le monde en a au Palais, jusqu’aux greffiers. D’après ces considérans, je conclus à ce que vous daigniez regarder comme bonnes et valables les promesses qu’on m’a déjà faites. Et c’est à vous, Monsieur, comme chef de la famille, que je viens demander officiellement la main de mademoiselle votre sœur.

THÉOBALD.

À moi, Monsieur, à moi ? (À part.) Quelle situation !

BERNARDET.

C’est de vous que cela dépend maintenant. Votre grand’mère me l’a répété plus de vingt fois ; et je ne doute point de votre consentement.

THÉOBALD.

Mon consentement. C’est ce qui vous trompe.