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CÉLINE.

Pourquoi donc ?… (Regardant madame de Lormoy,) Eh bien ! elle dort : dis-moi tout de suite…

THÉOBALD.

Je ne puis… je n’oserai jamais. Il y va de ce que j’ai de plus cher au monde.

CÉLINE.

Ô ciel ! il s’agit de la baronne, de ma cousine qui t’aime tant… Est-ce que, par hasard, vous ne l’aimeriez plus ?

THÉOBALD.

Que dis-tu ?

CÉLINE.

Chut ! la voilà qui se réveille : mais je ne renonce pas à ton secret ; j’ai une envie de le connaître !… je viendrai te rejoindre ici, dès que je le pourrai.

THÉOBALD.

J’attendrai.

MADAME DE LORMOY, appelant d’une voix faible.

Léon !… (Théobald et Céline prennent place à côté de madame de Lormoy, mais Théobald se trouve placé à sa droite, et Céline à sa gauche. Madame de Lormoy, en s’éveillant, porte ses yeux sur le fauteuil qu’occupait Théobald ; elle paraît surprise de ne pas le voir d’abord ; mais, en se retournant, elle l’aperçoit à sa droite, et lui prenant la main :) Qu’il est doux de te retrouver là, au réveil, avec ta sœur… (À Céline, qui est restée debout.) Céline, est-ce que ton futur n’est pas rentré ?

CÉLINE, avec indifférence.

Je ne sais. Il avait tant d’ordres à donner pour ce dîner, pour cette soirée !