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THÉOBALD, troublé.

Malheureusement pour lui, cela dépend peut-être de l’idée que vous vous en faites… Comment voudriez-vous qu’il fût ?

CÉLINE, tendrement.

Comme toi.

THÉOBALD, vivement.

Serait-il vrai ?

CÉLINE, passant à la droite de madame de Lormoy, tandis que Théobald reste toujours à la gauche, en reprenant sa place sur la chaise.

Tais-toi, elle va se réveiller.

MADAME DE LORMOY, endormie.

Mon fils ! mon fils !

CÉLINE, qui a repris sa place auprès de sa mère.

Non, elle rêve. Elle est toujours avec toi. Elle est si heureuse avec son fils !

THÉOBALD, à part.

Ah ! ce bonheur n’est qu’un songe !

CÉLINE.

Qu’est-ce que tu dis ?… À quoi penses-tu ?…

(Elle se lève, et passe à la gauche, de Théobald, qui est toujours assis.)

Au lieu de me regarder, tu détournes la tête. Tu te parles tout seul, au lieu de me dire des choses agréables.

THÉOBALD.

Si vous saviez la contrainte que j’éprouve.

CÉLINE.

C’est ta faute. Pourquoi cette contrainte ? Fais comme moi. Je n’aime pas à aimer seule ; et, pour commencer, j’exige que tu me tutoies.

THÉOBALD.

Comment ! vous voulez ?…