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MADAME DE LORMOY.

Vraiment !

CÉLINE.

Oui ; je m’étais imaginé un frère, un bon enfant, qui me sauterait au cou, et m’embrasserait sans faire attention à moi, tandis que Léon a quelque chose de si aimable, de si expressif… Rien qu’à la manière dont il me regarde… (Théobald, qui la regardait, détourne la tête.) Il ne faut pas que cela t’empêche. Il y a dans ses yeux je ne sais quoi de tendre et de mélancolique qui va là… Ah ! que c’est gentil, un frère !

MADAME DE LORMOY, qui a commencé à fermer les yeux, s’étendant, sur son fauteuil.

Allons, cause un peu avec ta sœur… Que je ne vous gêne pas.

CÉLINE.

Merci, maman, nous allons user de la permission.

MADAME DE LORMOY, s’endormant.

Il est si doux de pouvoir ouvrir son cœur, et de…

CÉLINE, à Théobald.
Air : Garde à vous (de la Fiancée.)

Taisons-nous. (bis.)
Je crois qu’elle sommeille :
Que rien ne la réveille ;
De son repos jaloux,
Taisons-nous. (ter.)
J’en suis sûre d’avance,
C’est à toi qu’elle pense :
Que son sommeil est doux !
Pas de bruit… taisons-nous.


ENSEMBLE.
THÉOBALD.
Oui, faisons, faisons silence :