Page:Scribe - Théâtre, 17.djvu/372

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Plus de crainte, plus de regrets !…
Ô ciel, que je bénis tes bienfaits !

THÉOBALD.

Ô ciel ! quel embarras !…
Comment les détromper, hélas !

MADAME DE LORMOY.

C’est toi, c’est bien toi. Le ciel a exaucé ma prière. Je ne mourrai donc pas sans t’avoir vu.

BERNARDET.

Et à qui le devez-vous ? C’est à moi.

THÉOBALD.

Je crains… je tremble… qu’une telle surprise…

MADAME DE LORMOY.

Non, je le disais tout à l’heure ; et je l’éprouve maintenant, la joie ne fait pas de mal, c’est le chagrin, c’est la douleur qui vous tue.

THÉOBALD, à part.

Grand Dieu !

CÉLINE.

Pauvre frère ! Sa main tremble dans la mienne.

THÉOBALD.

Je suis confus de tant de bontés.

CÉLINE.

Oh ! tu en verras bien d’autres.

Air : Ces postillons.

Après une si longue absence,
Il faudra bien t’y soumettre, entends-tu ?
Car mon cœur s’est promis d’avance
De réparer le temps qu’il a perdu…
À cet égard il tiendra ses promesses ;
Pendant quinze ans, loin de toi, je t’aimais…