Scène III.
Vous avez grand tort, ma chère enfant, de lui parler de votre frère. Il faut, en pareil cas, une prudence, des ménagemens dont nous seuls possédons le secret ; car il est malheureusement trop certain que ce pauvre Léon n’existe plus.
C’est fait de moi !
Eh ! bien, qu’est-ce donc ?
Qu’avez-vous fait !… (À la baronne.) Sophie, Sophie, ce n’est pas vrai.
Certainement, ce n’est pas vrai. Moi, qui n’y pensais pas… devant sa cousine !… Dans cette maison-ci, on ne devrait jamais parler… Pardon, madame la baronne, je ne sais ce que je dis ; ce sont des craintes ; mais sans aucune espèce de preuves.
Vraiment ?
Et puis, nous autres docteurs, nous nous trompons si souvent. J’ai eu plus de cent malades que j’ai crus morts, que j’ai abandonnés, et qui se portent à merveille, et vice versa.