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RAYMOND.

Ah ! il est en poste !

BERNARDET.

Une calèche et trois chevaux qui étaient encore à la porte, tout attelés.

RAYMOND.

Voilà qui est différent. Cela me gênera beaucoup ; mais n’importe, il faudra voir ce que c’est.

CÉLINE.

La calèche et les trois chevaux font donc quelque chose à la maladie ?

RAYMOND.

Sans doute ; cela prouve que c’est une maladie pressée, puisqu’elle prend la poste. Aujourd’hui, à cinq heures, je rentrerai chez moi exprès pour cela… (Tâtant le pouls à madame de Lormoy.) Allons, il y a du mieux ; néanmoins le pouls est un peu agité ; je trouve encore de l’émotion ; c’est qu’on vous aura parlé de votre fils.

MADAME DE LORMOY.

C’est vrai ; cela me fait tant de plaisir !

RAYMOND.

Cela vous fait aussi beaucoup de mal.

MADAME DE LORMOY.
Air : Muse des bois.

Vous ignorez combien une grand’mère
Garde d’amour pour ses petits-enfans ;
Rêve dernier, espérance dernière,
Qui dans l’hiver nous ramène au printemps.
Vieille, on revit dans le fils qu’on adore,
Et l’on se dit, par un espoir confus :