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LE MAÎTRE DES CÉRÉMONIES.

Présentez votre billet.

(Lord Derby donne son billet.)
LE MAÎTRE DES CÉRÉMONIES, après l’avoir examiné.

C’est bien. (À un garde qui se trouve auprès de lui.) Remettez le fusil à milord. Attention, messieurs, voilà le premier coup.

(Lord Derby se place près de la balustrade, et ajuste.)
JULIEN, au maître des cérémonies.

Dites donc, monsieur, il me semble qu’il se met trop près, le fusil ne doit pas dépasser la balustrade.

FARDOWE.

Taisez-vous donc… (Regardant lord Derby.) Plus bas, milord, plus bas, vous visez trop haut ; ce n’est pas comme cela.

JULIEN.

On ne doit pas donner de conseils, c’est défendu ; chacun pour soi. (À part.) Dieux ! que j’ai peur qu’il ne la touche ! (Lord Derby tire le coup de fusil.) Vivat ! il n’y a rien, je l’ai vue remuer, et elle est encore en place. Quel bonheur ! (Regardant son billet.) Il n’y a plus qu’un numéro avant moi.

LE MAÎTRE DES CÉRÉMONIES.

Le numéro deux. (Grand silence.) Hé bien ! messieurs, qui est-ce qui a le numéro deux ? personne ne répond…

JULIEN.

Alors, s’il n’y est pas, c’est au numéro trois. C’est moi.

LORD DERBY.

Du tout ; ça n’est pas juste.