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ALICE.

Pour cela, c’est bien lui ! Il est fier comme un artiste, et comme un Écossais.

LORD DERBY, regardant Alice avec tendresse.

Je n’avais qu’un moyen de m’acquitter envers lui ; et ce projet souriait à mon cœur. Mais d’après ce que m’a dit votre père, je sais qu’il ne faut plus y penser.

ALICE.

Quel projet ?… Et que vous a-t-il dit ?

LORD DERBY.

N’en parlons plus. C’est peu généreux à moi de rappeler de pareils souvenirs ; et d’ailleurs, j’avais juré de garder le silence. Mais je me suis promis que, malgré lui, je forcerais Fardowe à recevoir quelque chose de ma main, et il faudra bien que j’y réussisse. Vous connaissez le château de Dinvarach, que l’on aperçoit d’ici ?

ALICE.

C’est la plus belle propriété du comté.

LORD DERBY.

Hé bien, Alice, je viens de l’acheter. Et vous devinez dans quelle intention.

ALICE.

Quoi, milord ! vous auriez la générosité ?…

LORD DERBY.

Oh ! je n’ai fait rien encore ; le plus difficile, c’est de le forcer à accepter un pareil présent ; et si nous n’employons pas quelque ruse… Où est-il maintenant ?

ALICE.

Tenez, le voyez-vous auprès du torrent, assis sur