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MADEMOISELLE SCUDÉRI.

C’est toi qui oses nous faire arrêter !

FLORVAL.

Silence ! ou j’appelle mes gardes !

SCUDÉRI.

Malheureux ! brûler nos chefs-d’œuvre !

FLORVAL.

Il ne tient qu’à vous de les sauver : mon pardon, vingt-cinq louis pour rejoindre mon régiment, et je vous les rends à l’instant.

MADEMOISELLE SCUDÉRI.

Votre pardon ! est-ce ainsi que vous espérez l’obtenir ?

FLORVAL, avec feu.

Prenez-y garde ; je suis un fou, un étourdi ; je suis capable de tout ; ne souffrez pas que ces chefs-d’œuvre soient la proie des flammes ; ne les dérobez pas à l’admiration des siècles futurs ; je vous parle au nom des beaux-arts, de la nature et de la postérité.

SCUDÉRI.

La postérité, c’est juste ; mais vingt-cinq louis, c’est cher ! Passe encore pour le pardon, ça ne coûte rien ; mais ne pourrais-tu rien rabattre ?

FLORVAL.

Rabattre, c’est impossible ! pour la belle Mandane, cent écus.

SCUDÉRI.

Mais tu n’as pas de conscience.