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FLORVAL, riant.

Ah ! ah ! ah ! (Il se jette dans un fauteuil.) Ah ! ah ! j’y suis ! ils répétaient quelque tragédie… ah ! ah !

BERTRAND.

Mais il est fou ! Comment ! vous riez quand il y va de votre couronne !

FLORVAL.

Ah ! si tu savais comme j’y tiens peu !

Air : De la vigne à Claudine.

Des biens de la fortune
Mon cœur n’est pas épris ;
Leur faste m’importune,
Et j’y mets peu de prix.
Est-ce donc sur le trône
Qu’on trouve le vrai bien ?
Je perdrais ma couronne,
Que je ne perdrais rien.

BERTRAND.

Mais vos jours ?

FLORVAL.

Ils en veulent à mes jours ? c’est différent. Voilà mes créanciers bien attrapés : c’est là ce qui te chagrine ?

BERTRAND.

Non pas du tout. C’est qu’ils en veulent aussi à ma vie.

Air : Que vois-je ? c’est Voltaire ! (de Voltaire chez Ninon).

Détournez la tempête,
Et dans l’évènement
Ne perdez pas la tête,
Car la mienne en dépend.