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MADEMOISELLE SCUDÉRI.

Vos genoux fléchissent ; vous vous trouvez mal ?

BERTRAND.

En effet, je ne me trouve pas très bien. Mais allez-vous-en, ça ne sera rien. Ah mon Dieu ! voilà qu’il tire ses pistolets ! Non, c’est sa tabatière.

SCUDÉRI.

Fais-nous apporter à dîner ; et si nous sommes contens, je te récompenserai d’une manière à laquelle tu ne t’attends pas.

(Ils sortent.)
BERTRAND.

Je ne m’y attends que trop.


Scène XI.

BERTRAND, seul ; il va les enfermer à la clef.

Ouf ! j’ai cru qu’ils ne partiraient pas. Mettons la clef, et réfléchissons si nous pouvons… Quelle aventure ! Ce Florval ! ce prince Arsace ! Oh ! c’est bien lui ! Sa fuite à l’arrivée de ces nouveaux-venus, le mystère qui l’environnait… Cependant, le prince Arsace ; je n’en ai jamais entendu parler ; je voudrais bien savoir où est sa principauté. Bref, prince ou non, on doit l’assassiner ; ce sont ses affaires, il s’en tirera comme il pourra. Mais moi, mais ma fille ; surtout moi. À minuit, une lanterne sourde… Ah ! que faire ? quel parti prendre ? Ma foi, découvrons tout à son altesse, c’est un prince, il doit être brave, et lui seul peut nous sauver.