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SCUDÉRI.

D’une jeune beauté dont on vante les traits
Le maître de ces lieux, m’a-t-on dit, est le père.

BERTRAND.

Ma fille !

SCUDÉRI.

Il n’est ainsi caché que pour la voir, lui plaire…

BERTRAND.

Il l’aimerait !

SCUDÉRI.

Et c’est pour elle enfin qu’un prince tel que lui…

BERTRAND.

Un prince !

SCUDÉRI.

Méconnaît sa grandeur, et s’oublie aujourd’hui ;
Lui, né du sang des rois ! lui, parent d’Artamène !

BERTRAND.

Il paraît cependant d’une bonne famille.

SCUDÉRI.

Lui, qui fut autrefois l’amant d’Hétéroxène !
Qu’il périsse ! formons un dessein généreux,
Digne de l’un, de l’autre, et digne de tous deux.

MADEMOISELLE SCUDÉRI.

Bravo ! bravo ! beaucoup mieux que je ne croyais Mais une seule chose m’embarrasse : nous tuons l’amant ; mais la fille ?

SCUDÉRI.

Rien de plus simple, je l’enlève.

BERTRAND.

Enlever ma fille !

MADEMOISELLE SCUDÉRI.

Et le père ?