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MADEMOISELLE SCUDÉRI.

Poignarder ? Non, l’empoisonner.

SCUDÉRI.

Le poison, oui, produira un effet plus sûr, plus tragique.

MADEMOISELLE SCUDÉRI.

Va pour le poison : il est mort.

SCUDÉRI.

Mort, c’est convenu. Reprenons maintenant.

BERTRAND.

Si je pouvais découvrir à qui ils en veulent ! Si c’était à moi ? mais je ne m’appelle pas Arsace. Écoutons de toutes nos oreilles.

MADEMOISELLE SCUDÉRI, déclamant.

Tendre et cher Graphanor, je rends grâce à ton zèle ;
Mais, dis-moi, m’as-tu fait un rapport bien fidèle ?

SCUDÉRI.

Madame, dès long-temps, en ce séjour, dit-on,
Il est seul, déguisé, cachant jusqu’à son nom.

BERTRAND.

Seul, déguisé, cachant son nom !

SCUDÉRI.

Je l’ai vu… sa jeunesse, et surtout son audace…

BERTRAND.

Un jeune homme ! Je n’ai ici que Florval.

SCUDÉRI.

Sous l’habit d’un guerrier m’ont découvert Arsace.

BERTRAND.

Un militaire ! c’est lui.

MADEMOISELLE SCUDÉRI.

C’en est fait ! le cruel me quitte pour jamais ?