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SCUDÉRI.

Très sagement vu. (Il ferme la porte du fond, et met la clef sur la table.) Ah ça, où en sommes-nous ?

MADEMOISELLE SCUDÉRI.

À la déclaration.

SCUDÉRI.

Toujours des déclarations ! Vous donnez trop dans le tendre ; il faut du noir, du sombre. Tenez, ma dernière tragédie ! quel succès ! Aussi c’était tout massacre ! Le père, l’amant, la princesse, le grand-prêtre.

Air : Décacheter sur ma porte.

Ou se tue au premier acte,
On se tuait dans l’entr’acte ;
On se tuait partout :
Enfin, pour admirer jusqu’au bout
Un chef-d’œuvre de la sorte,
On se tuait à la porte.

Voilà le véritable tragique ! Mais, avant tout, répétons notre dernière scène ; elle n’est pas encore finie.

MADEMOISELLE SCUDÉRI.

Laquelle ?

SCUDÉRI.

Celle où Hétéroxène arrive dans le château inconnu, où elle apprend qu’Arsace est infidèle ; où elle ordonne son trépas.

MADEMOISELLE SCUDÉRI.

Ah ! j’y suis, j’y suis.

SCUDÉRI.

Allons, en scène.

(Il se promène en faisant de grands gestes.)