Cela est vrai ; mais aussi, je suis d’une humeur… Pourquoi faut-il que notre voiture brisée nous mette dans l’impossibilité de poursuivre Florval !
Vous lui en voulez donc toujours beaucoup ?
Certainement.
Tenez, moi, je commence à me repentir d’avoir été si sévère. Je voulais qu’il suivît la carrière des lettres, ou celle du barreau ; mais tout le monde ne peut pas être poète ou procureur. J’ai toujours eu du goût pour le militaire, et si vous m’en croyez…
Mon frère, allez-vous recommencer encore ? Tenez, occupons-nous de choses plus importantes : travaillons à notre tragédie d’Arsace.
Hé bien, soit ; travaillons.
Une tragédie tirée de mon roman d’Artamène ! Le titre seul fera courir tout Paris.
Le fond est détestable ; mais ma poésie fera réussir l’ouvrage.
Les vers, je crois, ne vaudront pas grand’chose ; mais le fond soutiendra le reste. (Haut.) Pour qu’on ne vienne pas nous interrompre, voulez-vous fermer cette porte ?