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tiennent une lieutenance ; je brave tout, je rentre en France, et lorsque j’arrive sur la frontière, je me vois arrêté dans cette auberge, faute d’argent. Que faire ? Mais comment ! il me semble que je réfléchis ! pas possible ! quoi ! je me dérangerais à ce point ! Allons donc, ne pensons plus à l’avenir, redevenons l’étourdi, l’insouciant Florval, et achevons mon déjeuner… Hé bien ! plus de vin ! comme tout passe ! holà ! garçon ! garçon !


Scène V.

FLORVAL, BABET.
BABET, accourant.

Me voilà, monsieur.

FLORVAL.

C’est la fille de notre hôte ! je n’avais fait que l’entrevoir ; le vieux coquin cache sa jeune fille avec autant de soin que son vieux vin. On n’est pas plus jolie !

BABET, minaudant.

Ah ! monsieur est…

FLORVAL.

Connaisseur et amateur ; car, ma charmante Babet, je t’aime à la folie ; et toi ?

BABET.

Pour la première fois, la déclaration est leste ; mais savez-vous qui je suis ?

FLORVAL.

Qui tu es ? tu es… tu es charmante.