Page:Scribe - Théâtre, 16.djvu/190

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Scène III.

FLORVAL, BERTRAND.
FLORVAL.

Hé ! bonjour, papa Bertrand. Va-t-on m’apporter à déjeuner ?

BERTRAND.

Que voulez-vous, mon capitaine ? la tasse de café, une limonade ?

FLORVAL.

Comment, morbleu ! à un militaire ! Le pâté froid, la tranche de jambon, deux bouteilles de vin : je ne regarde pas à la dépense.

BERTRAND, à part.

Je le crois bien, c’est moi qui paie. (Haut.) Mais… c’est que… je voulais vous dire… Monsieur compte sans doute faire un long séjour…

FLORVAL.

Moi ? non : j’aime le changement.

Air : À boire je passe ma vie.

À voyager passant ma vie,
Jamais je ne suis arrêté :
J’ai pris pour guide la Folie,
Et pour compagne la Gaîté.
En tous lieux bravant les orages,
Pour moi, changer c’est être heureux.
Puisque les plaisirs sont volages,
Il faut bien courir après eux.

BERTRAND.

C’est que tous les huit jours, nous avons l’usage de régler nos comptes avec les voyageurs.