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homme qui, plus tard, doit se rendre en France, pour régler et liquider avec vous ses affaires de commerce.

M. DE BUSSIÈRES, hors de lui.

Ah ! Sophie ! ah ! monsieur ! que je suis heureux !

MADAME DE BLANGY, à M. de Courcelles.

Et moi, mon ami, je n’ose lever les yeux sur vous… Qu’allez-vous penser du trouble où tout à l’heure vous m’avez vue ?

M. DE COURCELLES.

Je penserai qu’un peu plus tôt, un peu plus tard, cela devait être ainsi. Quand je vous disais ce matin, qu’un beau jour, et sans que vous vous en doutiez, vous vous trouveriez consolée ; j’avais raison, mais je croyais que vous le seriez par moi, et j’avais tort.

MADAME DE BLANGY, vivement.

Je vous jure cependant que j’ignore encore ce que je ferai, ce que je déciderai.

M. DE COURCELLES.

Oui, c’est possible, mais nous… (Regardant M. de Bussières.) N’est-il pas vrai, nous le savons ? et quelque peine que j’en éprouve, il y a si long-temps que je suis votre ami, que c’est une habitude dont je ne pourrai pas me défaire, et qui mourra avec moi.

M. DE BUSSIÈRES, à M. de Courcelles.

Ah ! monsieur, comment reconnaître tant de générosité… je vous dois le bonheur de ma vie ; car s’il avait fallu renoncer à elle, rien au monde ne m’en aurait consolé.