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Scène XIV.

SOPHIE, Madame DE BLANGY
SOPHIE, regardant sortir M. de Courcelles.

Eh bien ! eh bien ! lui qui voulait parler à madame, s’en va quand elle arrive. Est-il singulier ? et lui aussi qui a des caprices.

MADAME DE BLANGY, entrant de l’autre côté,
et sans voir Sophie.

Je ne reviens pas de ma surprise ! quel changement dans son ton et dans ses manières ; cet air d’ironie en me parlant de mes chagrins, de ma douleur… Eh mais, sans doute, j’en ai beaucoup, de m’être ainsi trompée sur son compte.

SOPHIE.

Madame…

MADAME DE BLANGY, sans l’entendre.

Et puis quel ton d’amertume, et presque de reproche, en me rappelant la promesse que j’ai faite ce matin à M. de Courcelles, qui, à coup sûr, est plus aimable que lui, qui a un meilleur caractère. Un homme excellent !

SOPHIE, de même.

Madame.

MADAME DE BLANGY.

Et me parler en sa faveur ! me presser d’un air si leste, si dégagé, comme s’il suffisait de sa recommandation pour me décider, ce qui serait peut-être, après tout, le parti le plus sage ; mais qui lui demandait