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MADAME DE BLANGY.

Comment ?

M. DE COURCELLES.

Les jeunes seigneurs de son âge et de son caractère ont souvent des habitations qu’ils n’habitent point par eux-mêmes… et celle-ci par sa position mystérieuse…

MADAME DE BLANGY.

Il suffit, monsieur, il suffit ; je ne vous demande point de détails…

SOPHIE.

Par exemple, je sais bien qui sera étonné d’entendre rire ; ce sera l’appartement de madame.

MADAME DE BLANGY.

Que dites-vous ?

SOPHIE.

Rien du tout, sinon que le déjeuner sera froid, et que si madame ne veut pas en entendre parler, voilà monsieur qui sera peut-être de meilleure composition.

M. DE COURCELLES.

Elle a raison, car je tombe de faiblesse, et j’espère bien que vous me tiendrez, compagnie.

MADAME DE BLANGY.

À quoi bon ? Je ne trouve rien d’absurde et d’humiliant comme cette obligation de soutenir des jours qui vous sont insupportables. Trop faible, ou trop timide pour m’ôter la vie, j’ai formé vingt fois le projet de me laisser mourir de faim, et ce projet-là, autant vaudrait peut-être l’exécuter dès aujourd’hui.