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MADAME DE BLANGY.

Le jour même où j’en avais parlé à mon homme d’affaires, un monsieur s’est présenté chez lui, qui l’a louée sur-le-champ toute meublée et telle qu’elle est… le comte de Bussières, Je connaissez-vous.

M. DE COURCELLES.

M. de Bussières, un jeune pair de France, je le connais fort peu ; mais des relations d’affaires m’ont lié avec son père, à qui j’ai eu le bonheur de rendre service. Pour le fils, on en parle dans le monde comme d’un charmant jeune homme ! je crois même qu’il était marié, car il a épousé, ou dû épouser, il y a six mois, mademoiselle Hortense de Rinville.

MADAME DE BLANGY.

Je ne connais pas cette famille.

M. DE COURCELLES.

Moi non plus ; mais cela a fait du bruit, l’hiver dernier, il y a eu un duel…

MADAME DE BLANGY.

M. de Bussières ? en effet, cette affaire où il s’est si noblement conduit… Ah ! c’est lui !

M. DE COURCELLES.

Oui, madame ; un fou, un étourdi, dont on vante l’esprit et la gaîté… jouissant du reste d’une fortune immense.

MADAME DE BLANGY.

Ce qui m’étonne alors, c’est qu’il se contente d’un séjour aussi modeste.

M. DE COURCELLES.

Peut-être a-t-il des idées.