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MADAME DE BLANGY.

Que voulez-vouv dire ?

M. DE COURCELLES.

Édouard n’était pas riche, et je le suis beaucoup, ce qui ne vous a pas empêchée de me le préférer, parce que l’amour ne calcule pas ; mais en allant au-delà des mers chercher la fortune, il vous a laissé des affaires très difficiles, très embrouillées, auxquelles votre douleur ne vous permettait pas de songer, et, en votre absence, c’est moi qui me suis chargé de la liquidation.

MADAME DE BLANGY.

Ah ! mon ami !

M. DE COURCELLES.

Je ne dis pas cela pour qu’on me remercie, mais pour qu’on m’écoute. Tout compte fait, tout le monde payé, il vous reste a peine trois ou quatre mille livres de rente.

MADAME DE BLANGY.

C’est plus qu’il ne m’en faut pour vivre dans la solitude, et pour pleurer Édouard,

M. DE COURCELLES.

Oui, tant que vous le pleurerez ; mais si vous venez à sécher vos larmes ?

MADAME DE BLANGY.

Jamais ! ce n’est pas possible.

M. DE COURCELLES.

Vous le croyez ; mais malgré vous, et sans que vous vous en doutiez, un matin ou un soir vous serez