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LE CHŒUR.

Nos tyrans ! Se peut-il ? Oui, nos tyrans !

MASANIELLO, revenant à lui.

Nos tyrans ! Se peut-il ? Oui, nos tyrans ! Mes armes !

LE CHŒUR, l’entraînant.

Victoire ! il va guider nos pas ;
Plus de discordes, plus d’alarmes !
Victoire ! il va guider nos pas ?

(Ils sortent tous l’épée à la main en entraînant Masaniello, qui recommande à Borella de rester près de sa sœur et de veiller sur elle.)


Scène V.


FENELLA, seule.


Quelque temps elle suit son frère des yeux. Elle revient sur le bord du théâtre, et prie pour que le ciel le protége. C’est tout ce qu’elle demande, car pour elle il n’y a plus d’espoir de bonheur… Elle regarde encore cette écharpe qu’Alphonse lui a donnée ; elle veut s’en détacher, elle ne peut s’y résoudre ; elle la regarde, la couvre de baisers ; elle entend marcher et la cache… C’est Elvire, c’est sa rivale qui entre pâle et en désordre ; Fenella court à elle : Comment vous trouvez-vous seule en ces lieux ? d’où venez-vous ?


Scène VI.


FENELLA, ELVIRE, BORELLA.


ELVIRE.

N’approchez pas ! le meurtre et l’incendie
Dévastent ce palais ; venez, fuyons ces lieux.

FENELLA.


Elle n’a rien à craindre ; elle veut rester.