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PIÉTRO ET LE CHŒUR.

Qu’on respecte ses jours ! Nous avons ton serment,
Et sa vie est à nous.

MASANIELLO.

Et sa vie est à nous. D’où vous vient tant d’audace ?
Qu’on se taise !

PIÉTRO ET LE CHŒUR.

Qu’on se taise ! Tyran, crains mon juste transport !

MASANIELLO.

Je suis tyran pour faire grâce
Comme toi pour donner la mort.

(à Elvire et à Alphonse.)

Partez, ne craignez rien.

(à Borella.)

Partez, ne craignez rien. Monte sur ma nacelle :
Aux murs de Châteauneuf conduis-les, sois fidèle :
Cours, Borella, tu réponds de leur sort.

PIÉTRO ET LE CHŒUR.

Tyran, crains mon juste transport !

MASANIELLO, saisissant une hache.

Pour marcher sur leur trace,
Si de franchir le seuil un de vous a l’audace
Il tombe sous ce bras vengeur.

PIÉTRO ET LE CHŒUR, à voix basse.

N’avons-nous fait que changer d’oppresseur ?

(Tous ouvrent un passage à Alphonse et à Elvire, qui s’éloignent en regardant Fenella.)