Funeste destinée !
Ah ! qu’une infortunée
Échappe à leur courroux
S’il épargnent sa vie,
Je brave leur furie ;
Mon sort me sera doux.
J’attends avec constance
L’arrêt de leur vengeance
Qui doit me joindre à vous
Le péril nous rassemble :
Si nous mourons ensemble,
Mon sort me sera doux.
Oui, c’est lui que le ciel livre à notre courroux.
Oui, tu nous l’a promis ; qu’il tombe sous nos coups.
Farouche meurtrier, je brave ton courroux ;
Viens me donner la mort ou tomber sous mes coups.
(Il lèvent tous sur Alphonse leurs poignards. Fenella se jette entre eux et Alphonse.)
Elle court à son frère, et par ses gestes elle lui dit : Il était sans asile, sans défense, il est venu en suppliant vous demander un asile ; vous le lui avez accordé, vous l’avez reçu sous votre toit, vous lui avez juré protection, et vous le laisseriez immoler ! ces murs seraient teints de son sang !
Sa confiance en moi ne sera pas trompée !
Je me rappelle mon serment ;
(A Alphonse.)
Et mieux que ton épée,
L’hospitalité te défend,
Qu’on respecte ses jours !