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Scène VIII.


Les précédens ; PIÉTRO, BORELLA, quelques conjurés.


PIÉTRO.

Par le peuple conduits, marchant d’un pas docile,
Les magistrats napolitains
Viennent déposer dans tes mains
Les clés des portes de la ville.

(Apercevant Alphonse.)


Que vois-je ? juste ciel ! le fils du vice-roi !

MASANIELLO.

Que me dis-tu, Piétro ?

PIÉTRO.

Que me dis-tu, Piétro ? Lui-même est devant toi !

ENSEMBLE.


PIÉTRO.

Du transport qui m’anime
Il sera la victime :
Qu’il craigne mon courroux
Un hasard favorable
Permet que le coupable
Tombe enfin sous nos coups.

MASANIELLO.

Je sens qu’en sa présence
Les torts de sa naissance
Réveillent mon courroux.
Mais plus fort que la haine
Le serment qui m’enchaîne
Le dérobe à leurs coups.