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Scène IV.


MASANIELLO, FENELLA.


MASANIELLO.

Eh bien ! nous voilà seuls.

FENELLA.


Elle lui exprime son désespoir, et lui avoue que sa première intention était de se précipiter dans la mer et d’y finir son existence.

MASANIELLO.

Eh bien ! nous voilà seuls. Attenter à ta vie !
Grand Dieu !

FENELLA.


Mais elle n’a pas voulu mourir avant de le revoir, de l’embrasser, de recevoir son pardon.

MASANIELLO.

Grand Dieu ! Ton pardon ! et pourquoi ?

FENELLA.


Elle lui fait entendre qu’elle ne mérite plus sa tendresse : elle lui peint ses remords… Elle s’est donnée à un perfide.

MASANIELLO.

Ô ciel ! un séducteur !… qu’il craigne ma furie !
Rien ne peut le soustraire à mon ressentiment !

FENELLA.


Elle lui fait signe qu’il devait être son époux, qu’il le lui avait juré à la face du ciel, qu’elle a cru son serment.

MASANIELLO.

Ce lâche, quel est-il ? un Espagnol peut-être ?