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FENELLA.


Elle désigne Selva : il est venu l’arrêter, malgré ses larmes et ses prières. Faisant le geste de tourner une clé et de fermer des verroux, elle exprime qu’on la plongea dans un cachot. Là elle priait, triste, pensive, plongé dans la douleur, quand tout à coup l’idée lui vint de se soustraire à l’esclavage. Montrant la fenêtre, elle fait signe qu’elle a attaché des draps, qu’elle s’est laissé glisser jusqu’à terre, qu’elle a remercié le ciel. Mais elle a entendu le qui vive de la sentinelle ; on l’a mise en joue ; elle s’est sauvée à travers le jardin, a aperçu la princesse, et est venue se jeter à ses pieds.

ELVIRE.

Que ses gestes parlans ont de grâce et de charmes !
Jeune fille ! sèche tes larmes,
Je veux te protéger auprès de mon époux ;
De ta douleur je serai l’interprète.

FENELLA.


Elle lui témoigne sa reconnaissance.

LORENZO, sortant de la chapelle.

Voici de votre hymen la pompe qui s’apprête,
Princesse, et dans le temple on n’attend plus que vous.

(La marche commence ; Elvire et tout le cortège entrent dans la chapelle. Selva place différens postes de soldats qui empêchent le peuple d’avancer.)

LE CHŒUR.

Ô Dieu puissant ! Dieu tutélaire !
Du haut des cieux
Entends nos vœux !

(Le peuple se presse à l’entrée du péristyle, et regarde dans l’intérieur du temple la cérémonie qui est censée commencée. Fenella se lève sur la pointe des pieds, et fait aussi ses efforts pour voir, mais la foule l’en empêche.)

Dieu puissant ! Dieu tutélaire !
Nous t’implorons à genoux.

(Tout le monde se met à genoux et Fenella aussi.)