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Car ici-bas, vois-tu bien, sur la terre,
On est heureux, non par la vérité,
Mais par l’erreur… C’est elle qui sans peine,
Te fit rêver constance, amour, plaisir…
Que ton sommeil un seul instant revienne,
Et tes rêves vont revenir.

ALCÉE.

Vraiment !

LE COMTE.

Mais pour cela, je te l’ai dit, rends-moi ce que je t’ai imprudemment confié.

ALCÉE, hésitant à lui rendre le lorgnon.

Vous croyez ?

LE COMTE.

J’en suis sûr.

ALCÉE, prêt à le lui rendre.

Eh bien !… (Il voit Mina qui vient par le fond à gauche.) Dieu ! c’est Mina ! (Au comte.) Encore un instant, un seul, et j’y renonce avec joie et pour toujours.

(Mina entre et s’arrête un instant ; le comte regarde Alcée, ainsi que Mina, avec attention, puis il sourit et sort par le fond. — Musique.)

Scène XVI.

ALCÉE, MINA.
ALCÉE, pris son lorgnon, contemple Mina sans rien dire, et exprime seulement par ses gestes l’émotion qu’il éprouve.

Oui, oui, c’est bien cela ! J’en étais sûr, je ne m’étais pas trompé !…