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REYNOLDS, tremblant.

Ô ciel ! qu’est-ce que cela signifie ?…

LE COMTE.

Que, méconnaissant la générosité d’Alcée, vous l’avez traité de lâche, vous l’avez déshonoré aux yeux de tous : et que, poussé à bout, il pourrait bien… aujourd’hui même…

REYNOLDS.

Je ne puis le croire…

LE COMTE.

Du reste, si vous y tenez, je puis examiner et vous dire au juste…

REYNOLDS, avec effroi.

Non, non, n’achevez pas… Certainement, je ne suis pas plus timide qu’un autre : et ce matin, quand je n’avais rien, je me serais battu comme un enragé ; Mais maintenant, songez donc, un héritage, une belle fortune, c’est bien différent ; et j’espère que mon ami Alcée continuera à être bon enfant, et ne se fâchera pas… (Regardant vers le fond, à droite.) C’est lui que j’aperçois au bout de cette allée… il a l’air furieux !

LE COMTE.

Il vous cherche sans doute.

REYNOLDS, effrayé.

Je ne veux pas alors, dans le premier moment… vous tâcherez de le calmer, de l’apaiser… vous êtes son ami, vous êtes le mien… car je vous aime, je vous estime…

LE COMTE, secouant la tête.

Je ne crois pas.