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Scène VII.

ALCÉE, LE COMTE.
ALCÉE, regardant autour de lui.

Enfin nous sommes seuls… (Allant au comte.) Monsieur, voici depuis hier la seconde fois que je vous dois la vie, ou que du moins vous me sauvez d’un grand danger… quel pouvoir mystérieux et inconnu vous porte à me protéger ? et comment puis-je jamais dans ma reconnaissance…

LE COMTE.

Vous ne m’en devez pas… et je n’en attends aucune.

ALCÉE.

Au nom du ciel, qui êtes-vous ? et comment expliquer un pareil intérêt pour moi, que vous connaissez à peine ?

LE COMTE.

C’est ce qui vous trompe, je vous connais beaucoup. Je n’avais pas encore rencontré une âme aussi pure, aussi franche, aussi loyale, et, en vous apercevant, je me suis dit : Voilà le premier, voilà le seul que je voudrais pour ami… si toutefois je pouvais en avoir !…

ALCÉE.

Et qui vous dit que vous ne vous êtes pas abusé ?… pouvez-vous lire en mon cœur ?… pouvez-vous savoir ce qui s’y passe ?