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GIANETTA.
AIR : Enfin, c’est à mon tour (du Philtre.)


Reposez-vous sur moi.
Car j’entends le prince qui s’avance ;
Il va céder… oui, je le croi,
Mais qu’on le laisse seul avec mol.

GUIMBARDINI.
Seuls ! ah ! je me meurs d’effroi.
GERTRUDE, bas à Gianetta.
Se peut-il ?Comptez sur ma prudence.
GIANETTA, bas.
Se peut-il ?Comptez sur ma prudence.
LE CARDINAL.
Laissons-les… venez, suivez-moi.
GUIMBARDINI, tout troublé.

Mais un moment, ah ! quel supplice !
Pauvre Orphée ! où te pendre, hélas ?
Comment sauver ton Eurydice ?
Ma chère, ne plaisantons pas.

LE CARDINAL, à son neveu qui parait,
et lui montrant Gianetta.

Ingrat, puisque ton cœur hésite.
Je te laisse, reste avec lui,
Suis ses conseils, suis-les bien vite.
Ou ne reparais plus ici.


ENSEMBLE.
LE PRINCE, étonné.


Mais quel trouble en leurs yeux !
Qu’ont-ils donc, et quel est ce mystère ?
Puisqu’il le faut, seuls dans ces lieux.
J’y consens, demeurons tous les deux.


(Regardant son oncle.)


Mais je lis dans ses yeux.
C’est en vain qu’en ce jour il espère
De mon cœur apaiser les feux.