Page:Scribe - Théâtre, 11.djvu/508

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

GUIMBARDINI.

Et voici la partie du seigneur soprano.

LE PRINCE.

Donnez… donnez.

GUIMBARDINI, chantant la ritournelle.
La, la, la, la, la, la.


(Pendant la ritournelle, le cardinal et le prince vont s’asseoir sur le devant du théâtre, tandis que les domestiques enlèvent la table.)


Ah ! quelle douce ivresse !
Quel trouble pour mon cœur !
Objet de ma tendresse,
C’est elle ! c’est ma sœur !

(Levant les yeux sur Gianetta.)

Que vois-je ! ô ciel ! est-ce une erreur ?

LE PRINCE.

Que dit-il donc ?

GUIMBARDINI.

Moi, rien, si fait… c’est-à-dire… pardon…
Ses yeux… sa voix… ses traits… Oh ! non !…
C’est ma sœur… c’est ma femme !…
Je ne saurais m’y retrouver !…
Encore un morceau, sur mon âme,
Que je ne saurais achever.


ENSEMBLE.
LE CARDINAL ET LE PRINCE.


Ah ! c’est insupportable !
Cette musique est détestable…
Vraiment, vraiment,
Cet homme n’est qu’un ignorant.

GIANETTA, à part.

Ah ! quel effroi m’accable ?
Quelle colère épouvantable !
Vraiment, vraiment,
Rien n’est égal à mon tourment.