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sublime. Je n’en ai pas dormi de la nuit. Gianino, votre main…. Vous avez en moi un admirateur, un ami, je vous le jure. Eh mais ! vous tremblez !

GIANETTA.

Non, mon prince.

LE PRINCE.

Quand vous me connaîtrez mieux, vous ne serez pas étonné de l’intérêt que je vous porte… J’aime les arts, comme tout ce que j’aime… et avec ardeur, avec passion… Vous logerez dans ce palais, chez mon oncle…

GIANETTA.

Permettez…

LE PRINCE.

C’est convenu, vous ne sortirez pas d’ici ; et en échange de notre amitié, tout ce que nous vous demandons, c’est une cavatine par jour. Moi, d’abord, je parle de vous à tout le monde ; et j’ai déjà arrangé un concert par souscription : dix piastres par tête !… et on s’arrachera les billets, je m’en charge. Et puis n’oubliez pas qu’aujourd’hui à midi, vous avez répétition du Stabat. J’irai, je veux vous entendre.

LE CARDINAL, à Gertrude.

La musique lui fera perdre la tête, c’est sûr.

GERTRUDE, à mi-voix.

Laissez-le faire. C’est par le seul Gianino que nous pourrons obtenir son consentement à cette alliance.

LE CARDINAL, à mi-voix.

Vous croyez ; c’est tout ce que je désire. Ça, et le déjeuner…