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une maison de campagne, une galerie de tableaux, je les lui ai données ; et tout cela, sur les revenus de l’église.

GERTRUDE.

Quelle bonté ! quelle générosité !

LE CARDINAL.

Hier encore, il paraît qu’on a entendu au Vatican, devant le pape, un soprano magnifique, une voix admirable, dont il est revenu ravi, enthousiasmé ! Selon lui, il n’y a jamais eu rien de pareil ; et dans son amour pour les arts, il m’a persuadé, moi, que je devais les encourager, les protéger, et offrir à ce jeune artiste un logement ici, dans mon propre palais.

GERTRUDE.

Et vous y avez consenti ?

LE CARDINAL.

Il l’a bien fallu. Je fais tout ce qu’il veut, pour être le maître, car je donnerais tout au monde à celui qui le déciderait à ce mariage ; mais tout a été inutile, et je ne sais maintenant quel moyen employer.


Scène IV.

Les précédens ; UN DOMESTIQUE.
LE DOMESTIQUE.

Un jeune homme qui a reçu une invitation de monseigneur demande à lui parler, il signor Gianino.

LE CARDINAL.

C’est notre soprano. J’ai bien le temps de le rece-