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AIR de Jolie.

Raison de plus, près de son éminence,
Un homme à vous ferait très bien ;
C’est bon d’avoir, en toute circonstance,
Un allié… fût-ce un musicien !…
Oui, vous verriez, par mes soins bénévoles,
Tous vos discours soutenus, approuvés…
La musique, vous le savez,
Fait souvent passer les paroles.

GERTRUDE.

C’est possible ; et si j’étais sûre que vos bonnes mœurs… votre probité…

GUIMBARDINI.

Droit comme une gamme naturelle.

GERTRUDE.

Où étiez-vous dernièrement ?

GUIMBARDINI.

À Velletri, organiste de la paroisse ; dans la semaine, j’enseignais la musique aux jeunes filles et aux enfans de chœur, et je touchais l’orgue le dimanche.

GERTRUDE.

Et pourquoi avez-vous quitté cette ville ?

GUIMBARDINI.

Pour un motif, un motif musical. Il y avait à Velletri un grand jeune homme, beau brun, un serpent de la paroisse, qui était amoureux d’une de mes élèves, une petite femme charmante, que je venais d’épouser !… Je n’ai jamais aimé les serpens.

GERTRUDE.

Comment ! vous êtes marié ? vous ne savez donc pas qu’on ne reçoit point de femmes au palais cardinal ?