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CAROLINE.

Eh bien ! nous le sommes tous deux, pardonnons-nous mutuellement. Je n’ai pas besoin de te dire que je ne vais plus à ce bal.

DENNEVILLE.

Vraiment !

CAROLINE.

Je reste ici près de toi. Je viens te demander à souper. Me refuseras-tu ? aussi bien je meurs de faim : car, par caprice, je n’ai point dîné.

DENNEVILLE.

Moi non plus.

CAROLINE.

Tu vois bien que nous nous entendions !

DENNEVILLE.

Et ta belle toilette ?

CAROLINE.

Elle aura été pour toi seul, et maintenant elle me pèse, elle me fatigue, il me tarde de m’en délivrer. Sonne ma femme de chambre. (Denneville va pour tirer le cordon de la sonnette, Caroline l’arrête.) Ah ! j’oubliais que je lui ai donné congé pour la soirée, mais je m’en passerai bien. (elle va près de la glace.) Mon ami, voulez-vous m’ôter mon agrafe ?

DENNEVILLE, vivement.

Bien volontiers. (s’arrêtant.) Non, non, on vient.