Oui, une vraie déclaration. Je ne sais ce que j’en ai fait, je l’ai perdue ; sans cela je te la montrerais. Et vois jusqu’où la colère peut nous mener : moi, qui jusqu’à présent l’avais dédaigné, maltraité, j’étais si fâchée contre toi, que je ne sais vraiment…
Dieu ! il était temps.
Et le plus indigne, c’est que je t’accusais à tort.
Moi t’accuser ! est-ce possible ?
Pardonne-moi, je souffrais tant !
Car je songeais à cette lettre horrible,
Qui ne m’a pas quittée un seul instant.
Je l’emportais à ce bal qui s’apprête.
Comme un tourment, elle est là sur mon sein.
Tiens. Tu le vois, sous les habits de fête,
Il est souvent bien du chagrin.
Ma lettre à Edmond.
Oui, voilà ce qui m’avait abusée. Ces diamans, ce tête-à-tête avec une jolie femme… je ne pouvais pas penser à moi, et je te soupçonnais, quand je suis seule coupable.
Pauvre femme ! (avec chaleur.) Non, Caroline, non : tu sauras tout : c’est moi…