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xxxDe vous voir
Surpasser mon savoir.

DENNEVILLE.

xxxÀ ce soir donc
La seconde leçon.
Ta gentille écolière,
J’en ai l’espoir,
Pourra bien, dès ce soir,
Surpasser ton savoir.

(Edmond sort par la porte du fond ; Caroline rentre dans son appartement.)

Scène V.

DENNEVILLE, seul.

À merveille ! ma femme ne se doute de rien. Ils partiront sans moi. Zilia viendra à trois heures, et puis ce soir, pendant le bal… C’est charmant ! grâce à ce cher Edmond, me voilà libre pour toute la journée. Il faut convenir que j’ai en lui un ami véritable ! et il y a pourtant des gens qui prétendent que, fier de sa naissance et de son titre de comte, il dédaigne des financiers tels que nous. (Il s’assied sur le devant du théâtre.) Lui, le meilleur enfant du monde, qui est mon camarade, qui ne peut vivre sans moi ! qui fait danser ma femme. Il est vrai que je faisais l’orchestre ; et c’est fatigant, quand on n’en a pas l’habitude. (Tirant son mouchoir de sa poche.) J’ai chaud. (Regardant le mouchoir avec lequel il vient de s’essuyer.) Ah ! mon Dieu ! quel luxe ! un mouchoir brodé, garni en dentelles ! (Riant.) J’y suis, c’est celui que ma femme avait perdu dans sa chambre