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Air : J’en guette un petit de mon âge.

De mon miroir les conseils salutaires
Furent par moi trop long-temps méconnus ;
Je les écoute, et changeant de manières,
Je me résigne, et je ne pleure plus !…
Pour être heureux, tout doit en mariage
Se partager… et quand monsieur gaîment
Va s’amuser, hélas ! j’en fais autant !
Afin de faire bon ménage.

EDMOND.

Le sourire vous va si bien ; et si vous saviez comme la gaieté vous embellit, combien vous êtes séduisante dans un bal !

DENNEVILLE.

C’est ce que tout le monde dit.

CAROLINE.

Il paraît que monsieur ne voit pas par lui-même.

EDMOND.

Heureusement que d’autres ont des yeux pour lui. Et moi qui n’ai point d’affaires commerciales, moi qui compte bien aller à ce bal, si j’osais réclamer la première contredanse…

CAROLINE, montrant Denneville.

Si monsieur le permet.

DENNEVILLE.

Certainement, je l’autorise même à danser la galope.

CAROLINE.

C’est bien heureux. J’en entends parler de tous les côtés, et je ne l’ai pas encore dansée de l’hiver.