Page:Scribe - Théâtre, 10.djvu/401

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

GERVAULT.

Non, monsieur, car c’est aujourd’hui même, cinq février, l’anniversaire de votre mariage.

DENNEVILLE.

C’est, ma foi, vrai ; je ne l’aurais jamais cru.

GERVAULT.

J’ai eu l’honneur de dire à monsieur que, pour ce qui était des chiffres, je ne me trompais jamais. Nous voici donc à la fin de la seconde année : une femme charmante, que vous avez épousée par inclination ; car vous l’adoriez, on vous la refusait, et vous vouliez l’enlever ; ce que j’appelais alors une folie, parce que je n’aime pas les soustractions de ce genre-là. Enfin votre amour était au plus haut degré. Cela s’est maintenu pendant le premier semestre, cela a un peu baissé pendant le second. N’importe, la fin de l’année était bonne, c’était un cours très-raisonnable ; cours moyen auquel il fallait se tenir pour être heureux. Mais la seconde année, ce n’était plus ça, les bals, les soirées, les spectacles.

DENNEVILLE.

Pouvais-je refuser à ma femme les plaisirs de son âge ?

GERVAULT.

Laissez donc ! c’était autant pour vous que pour elle ; car vous la laissiez sortir avec sa tante, tandis que vous alliez de votre côté ; et mainte fois, depuis, j’ai cru voir…