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GERVAULT.

Ah ! mon cher patron, mon cher patron, cela va mal.

DENNEVILLE.

Ce n’est pas l’avis de mes livres de compte, et il me semble que ma fortune…

GERVAULT.

Ce n’est pas cela dont je veux parler. Jeune encore, vous êtes un des premiers banquiers de Paris ; et, grâce à moi, je puis le dire, une bonne et sage administration règne encore dans vos bureaux ; mais rien ne vaut l’œil du maître, et tôt ou tard la dissipation et le désordre intérieur amènent celui des affaires.

DENNEVILLE.

Comment !…

GERVAULT.

Ah ! dame, monsieur, je ne connais ni les complimens ni la flatterie ; je ne connais que mes livres ; je suis exact et sévère comme mes chiffres, et tout ce que je dis est vrai, comme deux et deux font quatre.

DENNEVILLE.

Eh bien, voyons, qu’est-ce que tu dis ?

GERVAULT.

Beaucoup de choses, beaucoup trop. Voilà deux ans que vous êtes marié.

DENNEVILLE.

C’est-à-dire deux ans… Il y a plus que cela.