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JOLIVET.

Alors, pourquoi venir chez un procureur, et lui demander un rendez-vous ?

FRANVAL.

Pourquoi ? pourquoi ? (À part.) C’est que je voulais prendre des informations qui me paraissent déjà assez concluantes.

JOLIVET.

Mais il n’est pas que vous n’ayez un procès ?

FRANVAL.

Un procès !

JOLIVET.

Cherchez bien ; vous en avez un.

FRANVAL, à part.

Mais où diable trouver un procès, moi qui n’en ai jamais eu ? Eh parbleu ! j’ai cette ancienne créance que j’ai toujours regardée comme perdue ; cette cession qu’on m’a faite. Parbleu, s’ils en tirent quelque chose, ils seront bien habiles. (Haut.) Monsieur, voici de quoi il s’agit…

JOLIVET.

Je vous écoute.

FRANVAL.

Je suis Français et négociant ; mais ma principale maison de commerce n’est pas en France. Il y a quinze ou dix-huit ans que je prêtai une trentaine de mille francs à un de mes compatriotes, qui est mort sans me les rendre.

JOLIVET.

Il vous les doit !