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DERVILLE.

Et quel est ce Franval ?

JOLIVET.

Ledit Franval, négociant à Hambourg, déclara, par une lettre du 2 juin, qu’il acceptait avec plaisir la tutelle de sa nièce ; mais son commerce ne lui permettant pas de quitter sa résidence, c’est moi, le subrogé-tuteur, qui, depuis six ans, ai liquidé et administré tous les biens de la succession. Ainsi, je crois que je m’entends un peu en affaires ; et quand je dis qu’Élise a soixante mille francs, c’est tout au plus si ça va là.

DERVILLE.

Eh bien ! qu’importe ? soixante mille francs, c’est assez pour payer une partie de ma charge : avec le temps nous acquitterons le reste. Vous pouvez attendre, vous qui êtes riche.

JOLIVET.

Je suis riche ! jusqu’à un certain point : je n’ai pour tout bien que ma charge, que vous me devez.

DERVILLE.

Et ce petit domaine que vous avez acheté dernièrement : le domaine de Villiers, un affaire superbe ! disiez-vous.

JOLIVET.

Mon ami, c’est une horreur ! j’ai été trompé.

DERVILLE.

Bah ! un vieux procureur comme vous !

JOLIVET.

Les plus fins y sont pris. L’affaire était si avanta-