Page:Scribe - Théâtre, 1.djvu/394

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
JOLIVET.

Est-ce ainsi que vous acquitterez vos dettes ? car enfin votre chargé n’est pas encore payée : vous me devez cent trente mille francs.

DERVILLE.

Ne m’avez-vous pas donné trois ans pour cela ?

JOLIVET.

C’est le tort que j’ai eu. On a beau vendre les charges horriblement cher, c’est égal ; il se trouve toujours des jeunes gens qui vous les achètent sans avoir un sou vaillant.

DERVILLE.

Qu’importe, monsieur ? je puis m’établir : je suis garçon…

JOLIVET.

Est-ce que sans cela je vous aurais vendu ? Mais alors, dépêchez-vous de vous marier, de faire un bon mariage.

DERVILLE.

Eh bien ! monsieur, il ne tient qu’à vous. J’aime une jeune personne charmante : vous pouvez me la faire épouser.

JOLIVET.

Comment donc, mon garçon, avec plaisir.

DERVILLE.

C’est Élise de Franval, qui est presque votre pupille.

JOLIVET.

Du tout, du tout ; cela ne vous convient pas.

DERVILLE.

Eh quoi ! n’a-t-elle pas tout réuni ? les grâces, la bonté, la douceur…