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VAUDEVILLE.
DORMEUIL.
AIR du vaudeville de Gusman d’Alfarache.

Malgré nous, un destin tutélaire,
Tu le vois, nous protège en secret.
Par dépit, tu t’éloignais, ma chère,
D’un amant que ton cœur adorait !
Notre folie à tous est pareille ;
Ce bonheur, que l’on désire tant,
Pour l’avoir, on se fatigue, on veille,
Et souvent le bien vient en dormant.

GUSTAVE.

Maint seigneur que le sort favorise,
Et qui brille à nos yeux éblouis,
Chaque jour voit croître, avec surprise,
Ses grandeurs, ainsi que ses ennuis.
Las des soins dont son rang l’embarrasse,
Un beau soir, malheureux et puissant,
Il s’endort et s’éveille sans place…
Quelquefois le bien vient en dormant !

BAPTISTE.

Abonnés de l’Opéra-Comique,
Abonnés du sublime Opéra,
Abonnés du Club Académique,
Abonnés de l’Opéra-Buffa,
Abonnés des Petites-Affiches,
Abonnés aux romans d’à présent,
Ah ! combien vous devez être riches,
Si vraiment le bien vient en dormant !

FRÉDÉRIC.

Dans ses goûts, madame est un peu vive,
Et monsieur est un grave érudit.
Pour un bal, crac ! madame s’esquive,
Et monsieur va dormir dans son lit.