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FRÉDÉRIC.

Allons, allons, tu as beau dire, il y a quelque chose, et ta tête… Écoute donc, jusqu’à ce jour tu avais été trop sage, trop raisonnable : on finit par payer ça… Il ne faut d’excès en rien… Regarde-moi… Ah çà, j’espère que tu vas t’habiller ; tu vois que je suis déjà en costume de rigueur… Je ne te donne que cinq minutes.

GUSTAVE, très ému.

Sois sûr qu’on ne m’attendra pas… Baptiste, suis moi… (À part.) Allons, il faut partir !

(Ils sortent par la porte à gauche.)

Scène VI.

FRÉDÉRIC, seul, le regardant partir d’un air surpris.

Ma foi… Eh bien ! en voilà un qui fera bien de ne pas se marier… Décidément il est timbré, et son effroi quand j’ai voulu approcher de ce paravent où il n’y a rien, absolument rien. (Approchant du fauteuil, et apercevant le petit fichu que portait Cécile, et qu’elle y a laissé.) Eh ! mais, si fait… cependant… je n’avais pas vu… (Prenant le fichu, et étouffant un éclat de rire.) C’est charmant ! (Déployant le fichu.) Je devine maintenant à quelle espèce de fantôme ce meuble peut appartenir.


AIR de la Sentinelle.

Tissu charmant ! voile mystérieux,
Dont contre nous la beauté s’environne !
Gage d’amour ! se peut-il, en ces lieux,
Que sans égards ainsi l’on t’abandonne ?